samedi 27 avril 2013

Thank you - kohima - 28.04.13

Je quitte mes tatoués pour me diriger vers la capitale du Nagaland, Kohima. Encore une journée de transport, ponctuée de nombreux arrêts aux check points tenus par des policiers tous corrompus. En tant qu'étrangère, je dois m'enregistrer à chaque fois. C'est long, fastidieux, je m'en veux de bloquer ainsi mes compagnons de route coincés dans le bus ou le taxi collectif.

Et où tu vas, et d'où tu viens, et il est où ton guide, et comment il s'appelle ?.. Donne moi des photocopies de ton passeport et de ton visa. Et une fois que tout ça est terminé, j'ai systématiquement droit à la photo souvenir sur l'un des portables de ces flics un peu zélés mais qui me laissent repartir à chaque fois pour continuer la route. Dès que je peux, j'essaye de me cacher sous un foulard pour ne pas qu'ils ne me reconnaissent et éviter ainsi un nouveau questionnaire. Ils sont rarement dupes.

J'arrive ainsi à Kohima, ville tentaculaire qui s'est accrochée à toutes les collines alentours.
 

bon.. problème de chargement pour certaines photos.. grrrr.
 
Mais bordel, dans quel pays j'ai débarqué là ? Plus je me balade dans cette ville, moins je réalise que je suis encore en Inde. Peu ou pas de tête d'indiens. Les visages sont de traits thaïlandais, chinois, tibétains. Les filles sont habillées à l'occidentale.


Même la bouffe est différente, d'influence asiatique. Au marché, on trouve des bonnes petites chenilles,



des petits poissons et crevettes séchées.



Et des grenouilles. Au choix : vivantes..



Ou séchées.



Bon appétit bien sur !


Tiens... un immigré indien!


 
Bref, qu'est ce que c'est que ce drôle d’État. Le lendemain, je me dégote un guide qui m'explique sans que cela m’étonne que l'état milite pour son indépendance. Non, mon guide n'est pas Indien, ne se sent pas indien et les indiens le lui rendent bien.

L'indépendance ne sera pas pour maintenant mais je prend les paris que d'ici une 50taine d'années cela sera réel. D'ailleurs le Nagaland a sa propre armée, source de conflits fréquents avec l'armée indienne. Les policiers sont partout, c'est impressionnant.

Les alentours de Kohima abrite des villages angamis. L'ethnie majoritaire de cette partie du Nagaland. Les villages y sont encore différents, les maisons généralement en tôle et en bois, et ornées parfois de cornes de buffle, symbole de prospérité.





Je ne peux m’empêcher de visiter à nouveau une école.


 
 
 

Les habitants sont adorables mais un peu renfermés. Les traits sont durs, signes d'une dure vie de labeur dans les champs et rizières. 







Les jouets rudimentaires.



Mais les visages des gamins toujours aussi fascinants.







Après mes deux jours à Kohima, me voilà repartie pour un nouvel état, Manipur dont la capitale est Imphal.

Imphal ne me plaît pas du tout. Je pourrais difficilement expliquer pourquoi. De grandes artères, bâtiments impersonnels. Et toujours des policiers partout qui me font peur plus qu'ils ne me rassurent.

Le marché est tout de même un endroit agréable à visiter, un des plus grands d’asie dont les stands sont exclusivement tenus par des femmes.









Voilà ma dernière étape indienne, je pars pour quelques jours de farniente en Malaisie, histoire de plonger un peu.

Un petit bilan de ces quelques semaines en Inde. Toujours fascinante, toujours émouvante, toujours fatigante.

C'est un peu un sentiment d'amour-haine que j'éprouve envers cette inde multiple, l'amour l'emportant majoritairement. Mais quand même, parfois, elle m'exaspère.

Je ne la comprends pas plus que l'année dernière, et peut être encore moins.

La diversité de l'inde la rend passionnante mais déroute le voyageur.
Quelle connexion entre les fervents hindous de Varanasi et les konyaks tatoués catholiques de Mon ?
Quelle connexion entre les palais du Rajasthan, les villages en tôle angami de Kohima, les backwaters du Kérala ?

Intrigante Inde, je t'ai découverte un peu plus, tu es si difficile à saisir mais comme j'aime les défis, je reviendrai te voir peut être bientôt.

Pour l'instant, j'ai juste besoin de m'éloigner de toi.

Merci pour tout.


4 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est ça l'amour non? je t'aime et je te hais et oui c'est compliqué. Je crois qu'il est difficile de tout aimer que ce soit pour un pays ou un être humain.Tu m'aimes et pourtant il y a des choses qui t'agace chez moi...et là on fait des concessions...c'est bien d'avoir compris ça !
toujours de belles photos, j'adore le petit dans son baquet avec un jouet bleu dans la main.
Mille baisers

Anonyme a dit…

C'est vrai que les visages ne sont pas indiens.
Merci de nous avoir fait découvrir une nouvelle facette de l'inde.

A très vite

Fred

Unknown a dit…

Amour et haine pour l'Inde mais elle est tellement fascinante que nous y revenons toujour...l'émotion est là a chaque instant.La grande beauté y côtoie la pire laideur,le luxe la misère.Bonne continuation en Malaisie Emilie.

Unknown a dit…

c'est vrai quel pays fascinant..et étrange

Hâte de le découvrir avec toi un jour


gros bisous!!!!

choupinette :)