Je vais encore commencer ce post par une histoire de transport mais que voulez vous, il n'y a que moi que cela arrive ces choses-là..
Au détour d'un chemin, un homme m'aborde, sur le perron de sa petite maison. Lui et sa petite famille qui m'accueille chaleureusement sont des todas, un groupe ethnique aujourd'hui quasiment disparu (il en reste 1800) et qui dominait la région jusqu'au 19e siècle avant l'arrivée des britanniques. Tout leur système social, économique et spirituel est centré sur les buffles qu'ils élèvent et vénérent. Leur langue, leur dieu, leur temple, tout est diffèrent chez eux.
Conclusion : j'ai l'air énorme et je crois qu'il me faudra revenir pour apprendre à porter gracieusement leur costume traditionnel parce que là..
Pourtant, rien de très complexe pour arriver jusque Ooty, petite ville montagnarde qui culmine quand même à 2300 mètres.. 5 heures de bus local depuis Mysore.
Il est beau hein??? |
Le bus local indien, c'est un voyage au pays des mauvaises odeurs, des sièges inconfortables et des chauffeurs qui s'imaginent être la réincarnation d'ayrton Senna. Mais je ne prendrais un autre bus pour rien au monde (car il existe des bus climatisés, avec des vrais sièges mais tellement chers pour les indiens que seuls les touristes les prennent). Bref, je reste local !
Je vous avez déjà parlé du problème d'amortisseur, mais pas encore du problème du klaxon. Sur les routes indiennes, le klaxon s'utilise uniquement dans les cas suivants :
- « Pousse toi, je vais te doubler » destiné aux autres véhicules, piétons, motos, charrettes, vaches, chiens, singes, cochons que l'on croise...
- « Regarde, je suis en train de te doubler » ce qui équivaut à un klaxon ininterrompu pendant toute la durée de la manoeuvre..
- « Attention, j'arrive » avant tout virage (qui vaut pour les zones montagnardes.)
Pour que vous ayez une idée de quoi je parle, voici un extrait de 20 secondes, (plutôt soft)..
Mais le problème de ce trajet ne sera pas les klaxons. On s'y habitue presque et sinon, on sort les boules quies.
Sur les 5 heures de route donc, la moitié se fait sur les routes sinueuses de montagne. Ça balance de droite à gauche sévèrement, et le chauffeur ne compte pas réduire sa vitesse donc tu as intérêt à avoir le cœur bien accroché.
Mais finalement, nous sommes arrivés à Ooty, enfin presque.. J'aperçois la gare routière au loin. Plus que 100 mètres à parcourir.. 60.. 40.. Le chauffeur ralentit pour se garer et c'est A CE MOMENT LA, après avoir subi 3 heures de route en zigzag dans les montagnes, à 30 secondes d’être complètement arrêtés, que le mec à ma gauche devant moi décide de vomir...
Il a le réflexe un peu tardif de se pencher à la fenêtre mais il y a 2 soucis :
1/ il y en a la moitié qui atterrit à l’intérieur du bus
2/ c'est mon sac à coté de lui qui reçoit tout..
Je suis HORRIFIEE, il y en a de partout sur mon sac !!. Le chauffeur gueule, je gueule. Le pauvre gars nettoie ce qui peut.. Sans rentrer dans les détails, s'il a bien enlevé le »gros », c'est moi, dégoûtée et prête à vomir à mon tour, qui devrais m'occuper du reste à l'aide de lingettes aseptisées et de grands renforts d'eau..
Sympa mon arrivée à Ooty, non ??
A part ça, l'air frais (très frais même) fait du bien et la ville à l'air d'être une cité plutôt prospère grâce au tourisme et aux récoltes de thé alentours. Mais on ressent bien les rudesses de la vie montagnarde aux travers des visages des indiens. Les traits sont durs.
On ne voit plus s'envoler gracieusement les saris au vent, ils sont emprisonnés dans d'affreuses vestes de grand-mère. C'est encore une nouvelle Inde que je découvre.
Ce qui m’intéresse ici sont les récoltes de thé et les villages accrochés à la montagne. Je demande un guide pour moi toute seule à l’hôtel pour le lendemain, pas du tout intéressée par les treks à toutous où on est 12 à débarquer en même temps dans un village.. Merci, très peu pour moi.
Manque de bol, le guide n'avait rien compris de ce que lui avait dit le gérant de l’hôtel et je me retrouve dans un minibus en compagnie d'une dizaine d'autres blancs.. Génial..
Bon, au final nous serons 4 dans mon groupe, ça va encore..
Et nous voici partis à la découverte des Nilgiri hills et de ses villages.
Une brume montagnarde rend les récoltes de thé que l'on traverse presque fantomatiques.
J'ai vraiment envie de m’arrêter dans les villages mais impossible de s’attarder, je dois suivre les autres au pas. Grrr.. alors, après le déjeuner, alors qu'on traverse un village qui me plaît bien, je dis au guide que moi, je veux y rester. Étonné, il me dit d'abord que non.. blablabla.. J'insiste et obtiens gain de cause, avec l'assurance qu'il me récupéreront dans 2 heures par le même chemin.
Ouff.. ; enfin je peux aller à mon rythme et aller à l'encontre des villageois.
L'homme parlant un peu l'anglais, il m'a expliqué pendant une heure leur mode de vie, leurs traditions et m'a sorti très fier leur costume traditionnel.
Évidemment, il a insisté pour que je porte leur costume.. en fait, plutôt une grande couverture cousue à la main et qui nécessite 3 mois de travail.
Bref, j'ai été mannequin Toda..
Conclusion : j'ai l'air énorme et je crois qu'il me faudra revenir pour apprendre à porter gracieusement leur costume traditionnel parce que là..
En tout cas, encore un formidable moment partagé avec des indiens incroyable de simplicité et de gentillesse. Une rencontre rare.
Je vous embrasse.
4 commentaires:
Toujours aussi bien ! Tu es une super mannequin ! Bisous !
@ude
"RDV en terre inconnue"...:) cool de suivre tes aventures
un besito
Arrrfff pas de chance pour le coup du vomit :/ C'est clair que ça secoue les bus , vu l'état des routes !! Moi j'avais été malade dans un bus de nuit en couchettes ( donc remplie de touristes ,mais vu que j'étais déjà pas bien je m'étais offert ce " petit luxe") , mais autrement , pareil j'opte pour les bus locaux
Hahahahahaha! Désolé. Hahaha! Les klaxons. Le vomit. Tout ça.
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