dimanche 25 décembre 2011

Le père noël est une ordure - Havelock - 25.12.11

Le 24 décembre était le seul jour que j'avais organisé, car hors de question de passer un Noël galère.

 
Après une nuit reposante, je pars donc aux aurores le 24 décembre de Mamallapuram, jusque l’aéroport de Chennai. Je profite même de mon dernier lever de soleil sur le continent avant de m'envoler vers les îles Andaman.

A l’aéroport, j'embarque sans souci vers Port Blair, capitale de mes chères îles. Pendant le vol, je m'octroierais même le plaisir de regarder le dernier épisode de desperate housewifes que j'ai téléchargé avec difficulté et que je gardais pour un moment spécial..

Quand je foule le pied sur le sol Andaman, il fait un temps splendide.. Je pense immédiatement aux superbes plongées qui m'attendent..


Un gars de mon resort m'attend pour m'emmener vers le port où il se charge de prendre un ticket de ferry public pour l’île de Havelock ou je vais rester pendant 10 jours. La mer est calme, je passe un moment sur le pont pour voire défiler lentement le paysage.. Ahhh que j'ai de la chance de revenir dans ce petit paradis.

Une fois arrivée à Havelock, un nouveau chauffeur sera là pour m'emmener directement au resort. Et voilà, je suis dans ma cabane : bambous et feuille de bananier, c'est parfait !


Après m'être reposée, je rejoins le restaurant que je connais bien. L’équipe a un peu changé mais l'ambiance est toujours aussi chaleureuse. Un groupe de clients plongeurs nous rejoint et on partage un gros festin. Pour finir, je vais même à la messe de minuit dans la minuscule église de l’île. Un grand moment..


Voilà, c'est Noël et c'est chouette..



Bon, ça, c 'est ce que j'aurai dû vous écrire si tout s’était passé comme prévu..

En réalité, j'ai appris le 23 que mon vol du lendemain était annulé et reporté au 25 déc.. Crise, panique à bord, je me vois seule dans une chambre d’hôtel miteuse pour Noël.. l'horreur !

Je décide donc de me pointer de toute façon à l’aéroport le lendemain, bien décidée à faire mon actrice aux 4 oscars avec larmes en bouquet final si nécessaire pour pouvoir partir le jour même.. Même si j'y crois pas trop. Il n'y a qu'un seul autre vol et il est d'une autre compagnie..


Je cogite donc pas mal cette nuit là, et je dors peu.. Levée à 5 heures, je ne profite pas du tout du voyage jusque Chennai, trop occupée à imaginer tous les scenari possible..


A l’aéroport, je me dirige cependant vers le comptoir comme une fleur, guillerette, feignant ne rien savoir du tragique sort qui m'est réservé (scène 1 : L'insouciance). Le gars, en checkant sur son ordi, me dit un peu gêné de patienter un instant. (scène 2 : L 'étonnement) et pars.


Un moment plus tard, il revient et m'annonce que mon vol a été annulé mais qu'il va essayer de me faire voler sur un autre vol aujourd'hui même. Je fais trembler ma lèvre inférieure, mes yeux se mouillent ; j'explique qu'il faut absolument que je sois à Port Blair aujourd'hui car ma famille que j'ai pas vu depuis 2 mois m'attend et je ne peux absolument rester seule en ce jour de Noël (scène 3 : La pitié).

Le gars repart et reviens 15 min après avec mon billet pour le vol de l'autre compagnie qui décolle dans une heure. Je suis quand même étonnée que l'autre compagnie, concurrente directe, me laisse voler comme ça sur son vol. Mais tant mieux, ça y est j'ai mon laisser-passer ! (scène 4 : Le triomphe)


Dans l'avion, pour fêter ça, je me dis que je vais regarder le dernier épisode de Desperate housewifes que je garde précieusement dans mon ordi depuis 1 semaine. Un petit cadeau de Noël avant l'heure que je m'offre! La déception est à la hauteur de l'attente : j'ai téléchargé en fait le mauvais épisode.. Bon.. tant pis..


La descente sur Port Blair est mouvementée, avec de fortes zones de turbulences. Quand je foule le pied sur le sol Andaman, il fait un temps dégueulasse..

Je pense immédiatement aux plongées qui vont être compromises..


Un gars de mon resort m'attend pour m'emmener vers le port où il se charge de prendre un ticket de catamaran privé pour l’île de Havelock. Plus de place sur le ferry public donc je suis obligée de prendre ce speed boat hors de prix mais qui met deux fois moins de temps.


Dès les 1ers moments du départ, vagues et creux monstrueux.. En plus, j'ai vraiment pas de chance, je suis au premier rang donc je ressens encore plus les mouvements. C'est les montagnes russes, j'ai la tête qui va exploser et l'estomac qui fait des aller retour..


Tout le monde crie, les enfants sont trop contents de cette attraction improvisée. (pour l'instant..)



Mais l'ambiance va vite évoluer et ces 2 heures de trajet se transforme en film catastrophe


Les gens vomissent de partout, les gens du staff œuvrent pour limiter les dégâts allant d'une file à l’autre armés de seaux.. Je suis ecoeurée par les sons des gens qui rendent leur déjeuner et doit m'imposer la musique à plein volume dans mes oreilles tout en me concentrant pour éviter moi aussi de passer par l’épreuve du seau. Je passe sur le couplet des odeurs..


Dans une tentative désespérée pour trouver une place ailleurs qu'au diabolique 1er rang, je me lève au moment même ou le speed boat prend une vague immense. Je bondis du sol comme un pantin et fais un vol plané latéral que Tom cruise m'envie encore (scène 5 : La honte). J'atterris la cuisse la première sur l'accoudoir en fer et m’étale de tout mon long sur un pauvre monsieur. Voilà pourquoi j'ai aujourd'hui un bleu en forme d'accoudoir sur la cuisse. La classe..


J'arrive enfin sur l’île ou le chauffeur est censé m'emmener directement au resort. Problème : je ne suis pas sur la liste et donc il refuse de me prendre dans son taxi.. Je commence à me dire que mon Noël est en train de dangereusement se transformer en journée galère..


Je trouve donc un autre moyen pour m'y rendre.. enfin, je suis dans ma cabane et je me pose épuisée sur le lit pour un petit repos bien mérité. C'est alors que des trombes d'eau s'abattent.. Une goutte, deux gouttes s’écrasent lamentablement sur ma figure.. Ma cabane fuit.. génial.. Je veux allumer l'électricité.. elle est coupée et impossible de mettre la main sur ma frontale pendant 10 minutes.. euhhhh... sinon, la série noire elle s’arrête quand ??


Je rejoins le restaurant que je connais bien. Que des couples ou des familles qui ne se mélangent pas.. Aucun voyageur seul ni même des bandes de potes en vacances.. Aucune ambiance..Je me demande un peu ce que je fous là même si je suis heureuse de retrouver les gens du resort de l’année dernière.

Enfin, je voulais aller à l'église pour la messe de minuit mais il se trouve qu'elle est loin, que je ne veux pas y aller seule et que la messe dure de 23h à 3 heures du mat...


Bref, je mange à peine et pars me coucher.


Voilà, c’était Noël et c’était très chiant..

Ceci dit, je ne veux pas faire pleurer dans les chaumières (peut-être même que j'ai reussi à vous faire sourire..), j'ai juste eu ma journée galère le jour ou j'aurai préféré éviter.. Mais en m'endormant, j’étais sereine car je savais que tous les gens que j'aime ont pensé à moi pour ce jour spécial.. N'est ce pas ???


Sinon, juste avant ce très mémorable Noël, j'ai passé 2 jours à Mamallapuram, petite station balnéaire agréable à 2 heures de Chennai.



Mes derniers temples en Inde :





Le jeune indien moderne qui pose..


La spécialité de cette petite ville sympathique sont les tailleurs de pierre, ils sont partout.





Allez, un petit kolam pour la route :




Joyeux Noël!!



8 commentaires:

vanessa a dit…

mmmh pauvre louloute:( un mars et ca repart!!!!
jattends la video des gens qui vomissent hahaha

bisous et joyeux noel

Hélène a dit…

c'est con pour Desperate, surtout qu'il est pas mal le dernier épisode...lol
je pense que tu ne penseras plus à toute cette galère une fois sous l'eau...
take care !
bisous

Ecosoler a dit…

quelle idée de faire trampoline dans une mer démontée! tu ne dis pas si tu parviens à ta nouvelle place sans vomis... je présume que non vu l'état de ta cuisse!
courage soeurette, les vacances pénibles ça ne dure jamais longtemps, soit parce que ça devient plus cool, soit parce qu'on décide de rentrer à la maison...

Anonyme a dit…

Et bien dis donc ma pauvre bichette ... C'est les malheures d'Emilie et Sophie à côté c'est de la gnognote !!!!!
J'espère que tu vas bien te ratrapper les jours qui suivent et que les poissons seront la pour rattraper le coup !
J'aime toujours tes récits ! Je t'avoue même que j'ai cru à tes 1 ères lignes !!! Lol !
Gros bisous de Noël !
@ude

Anonyme a dit…

Ma biche!!! c'est comment dire...un noel particulier mais intense en émotions et c'est bien là l'essentiel non :-)? normalement tu as pris ta dose de galères pour un moment! oui on a bien pensé à toi. Mon papa et Julien te lisent et on trouve que tu écris super bien.Continue à écrire ma biche c'est un vrai régal! un beso
Carlota

Anonyme a dit…

mo aussi j'ai cru tes 1° lignes mais non la réalité était bien ce que tu m'avais dit au téléphone.
ily a tjrs un moment de galére dans un ssi long voyage, ben c'est fait.
j'ai hate de voir la vidéo des dégeulis...
et c'est quoi cette histoire de cuisse?
baisers.
Mam

Anonyme a dit…

mon dieu on dirait une intoxication alimentaire digne de chez nous...mais oui, sache qu´on a bien pensé à toi...même si on ne pouvait pas imaginer le sacré épisode que tu nous racontes...
allez, il te reste le 31 à fêter non??
fred

CyaN a dit…

"Dear Santa,

Franchement, t'es vraiment un enfoiré.
Alors, oui, d'accord, l'Inde c'est loin, il y fait chaud, ça sent mauvais et c'est apparemment extrêmement bruyant. Mais sincèrement, t'aurais pu remuer ton gros derrière et faire un semblant d'effort pour une charmante personne, isolée et ne demandant pas la Lune (c'est vrai quoi, on parle de Desperate Housewives là; c'est pas comme si elle t'avait demandé la nouvelle saison de Breaking Bad en avant première... Comment? "Tu comprends rien, Desperate Housewives c'est vraiment bien"? Ah... désolé... autant pour moi).
Toujours est-il que t'as manqué à ton devoir de ce coté du monde - alors qu'à quelques milliers de Km de là, tu m'offrais deux assiettes de pain perdu tellement riches qu'elles auraient pu nourrir une famille pour deux mois, et me surprenait d'un Kindle pour assouvir ma soif de lecture, même sur la route.
L'équité tu connais, ou c'est un concept perdu là-bas, au pôle nord?"

A croire que l'Aventure sans accrocs n'existe pas. Ou alors, se doit-on d'être reconnaissant de ces petits drames, pour leur tendance à sublimer d'autant plus les bons moments que l'on vit durant notre périple?
Heureux, en tout cas, que l'accoudoir n'ait pas laissé de vilaine marque.