Le Vietnam ? Une confession :
j'y vais à reculons.
Sur la base de tous mes amis
voyageurs : oui, c'est beau mais les vietnamiens sont de loin
les moins sympas de la région de l'Asie du Sud-est. Peu souriants,
toujours prêts à t'arnaquer.
Moi qui tente de mettre l'accent sur
les rencontres humaines, le Vietnam ça donne pas très envie.
Alors j'enfile mon gilet anti-gueule de
cons et me prépare à entrer au Vietnam.
Je pars de Ban Lung au Cambodge pour
Pleiku dans le centre du Vietnam.
Avec passage à la frontière à pied.
Et là, la chose à laquelle je
m'attendais le moins est arrivée.
Après avoir rempli son registre et
rendu mon passeport, l'officier de l'immigration me sort un :
« welcome to Vietnam » ! Avec un grand sourire en
prime !?
Première minute au Vietnam et première
impression positive. Je suis plus que surprise mais je reste sur mes
gardes.
Les vietnamiens sont peut être malins
au point d'avoir mis en place un stratagème pour que je pense qu'ils
soient sympas et moi, crédule, devient la proie du prochain
vietnamien qui croisera ma route pour mieux m'arnaquer !
Non, non, et non. Les viets ne sont pas
sympas et je ne me ferai pas avoir par le sourire tout gentil de
l'officier ! Oh mais, je suis pas une proie facile, moi !
Après ce stop un peu perturbant à la
frontière, je continue vers Pleiku. Une ville dans le centre du
Vietnam, qui n'offre que des activités touristiques limitées.
Il y a cependant des tribus
susceptibles de m’intéresser et je me rend dans une agence de
voyage pour me renseigner.
Le petit gars d'une vingtaine d'année
derrière son comptoir m'explique que la visite de ces villages
ethniques est soumis à un permis spécial. Et que les minorités
aujourd'hui ont perdu leur identité et que les villages ressemblent
à n'importe quel autre au Vietnam.
Il me décourage donc un peu. Je décide
de descendre à Saigon le soir-même par bus de nuit.
Oui, mais je le prend à quelle heure
ce bus ? Et je le réserve où ? Et il part de quelle gare
routière ?
Ah et puis j'ai faim, où aller ?
Alors, mon petit gars n'hésite pas à
secourir la touriste hystéro-désemparée que je suis, me tend un
casque et me trimbale à travers la ville de Pleiku sur son scooter
pour ; par ordre de priorité : me nourrir, m'acheter le
billet du bus, m'emmener dans un magasin de téléphonie pour
m'acheter une carte sim. Et puisqu'il me reste du temps avant de
prendre mon bus, il me conseille un petit massage dans un endroit
super ! Bref, il lit dans mes pensées.
Je vous présente Binh, mon 1er ange
gardien au Vietnam.
Et je commence sérieusement à enlever
mon gilet pare-gueules de cons quand le chauffeur du bus me lance un
nouveau « welcome to Vietnam! ».
Le bus de nuit au Vietnam, c'est quand
même autre chose qu'au Népal (je reste un peu traumatisée..).
Là, c'est 3 rangées de couchettes,
une en bas et une en haut. Et prié d'enlever ses chaussures avant de
monter svp !
En revanche, devinez ce qui ne change
jamais ? The karaoké of course !
Attention aux tympans, là c'est Abba
version Viets à l'ambiance kitchissime.
Sinon, quand la télé s'arrête enfin,
on peut relativement dormir.
J'arrive à Saigon, alias Ho Chi Minh
Ville,, au petit matin. Prendre un Xe om (moto-taxi local) avec ma
grosse valise dans les rues au trafic impressionnant a été une
épreuve mais je suis arrivée saine et sauve dans le quartier des
backpackers (à éviter, d'ailleurs je changerai dès que possible).
Je rencontre le soir même l'ami d'un
ami français. Physique de basketteur (logique, c'est un ancien pro),
tentant l’expérience expat au Vietnam, je m'en remets à lui pour
visiter la ville.
Et c'est donc derrière sa moto (qui
décédera quelques jours plus tard. RIP) que je parcourrais la
ville. Je ne serais jamais assez reconnaissante envers celui qui me
fera découvrir Saigon. Je vous présente Christian. Mon 2ème ange
gardien au Vietnam.
Saigon est une ville très étendue,
que j'ai trouvé très moderne, très.. propre.
Oui bien sur, c'est le bordel dès
qu'on se trouve sur les routes avec ses milliers de motos mais à
part ça, c'est... sans âme.
Ça ne veut pas dire que c'est laid.
Saigon ne m'a juste pas touchée.
J'en ai quand même profité grâce aux
nombreux restos d'expats présents (un magret de canard!!) et aux
terrasses qui surplombent la ville et qui offre une vue saisissante
sur la ville. (bon, je ne vous raconte pas le moment très
embarrassant où j'ai été refoulé à l'entrée du roof top le plus
chic de la ville car je portais des tongs..)
Saigon, la plus occidentale des villes
d'Asie du Sud-est ? C'est en tout cas l'impression que j'ai eu.
Ho Chi Minh partout, même au sein de la poste principale |
Notre Dame de.. Saigon |
Mais le Sud me titille. Et comme je
n'ai pas vraiment préparé ce voyage, je choisis un peu au hasard et
me retrouve à Ca Mau, une des villes le plus au sud du Vietnam.
Pourquoi Ca Mau ? Parce que ça me
semble une ville en dehors du circuit classique et que j'ai besoin de
ne pas voir d'occidentaux pendant quelques jours.
L'inconvénient de choisir ce genre de
destination ? Personne ne parle anglais..
Et si mon petit guide de conversation
m'est bien utile pour demander : « j'aimerais aller à Nam
Can, comment faire pour y aller ? », le guide ne me donne
pas la traduction de ce que me répond le gars de la réception de
mon hotel !
Après moults tentatives, je comprends
enfin comment me rendre à Nam Can, petite bourgade où l'on se rend
en avatar de vaporetto.
Nam Can est une ville moitié sur
l'eau, moitié sur la terre. J'y débarque car je veux aller voir les
mangroves alentours.
Et encore le même problème se pose.
Tout le monde semble content de me voir mais personne ne parle
anglais. On se regarde en souriant, impuissants.
Et dans ces cas là : je me pose
toujours la même question : « Mais qu'est ce que je suis
venue me foutre dans cette galère ?? »
Mais encore une fois, ma bonne étoile
vient à ma rescousse. Elle prendra l'allure ce jour là d'un
vietnamien retraité qui vit aux etats-unis et qui est en vacances à
Nam Can pour voir sa fille. Je vous présente M. Lee, mon 3ème ange
gardien au Vietnam.
M. Lee |
J'enlève définitivement mon gilet
anti-gueules de cons et arrive à la conclusion surprenante que oui,
les vietnamiens sont sympas ! Très sympas en fait.
Je veux dire, quand vous vous baladez
dans un marché et que les vendeurs traversent la rue pour vous
donner des fruits sans que vous n'ayez rien demandé, n'est ce pas la
preuve de leur gentillesse ?
Quand on prend son petit et qu'on le fait danser devant moi, n'est ce pas l'évidence de leur bienveillance à mon égard?
Donc, oui, les vietnamiens sont
adorables. Je ne m'y attendais pas mais il faut bien l'admettre au
bout d'un moment.
Nam Can sera l'occasion de découvrir
les mangroves. Ce décor un peu flippant de marais avec ces milliers
de palétuviers aux racines-échasses est impressionnant à visiter.
Et donc M. Lee et moi parcourons cette
mangrove et découvrons des centaines de cigognes et autres oiseaux
qui me sont inconnus et qui ont envahi cet éco-système si
nécessaire. (si jamais vous y aller pour observer les oiseaux, le
mieux est d'y aller vers 17h.)
Comme on doit changer de bateau pour
aller dans la mangrove, on s'arrête dans une maison au bord de
l'eau. Je suis curieuse de savoir de quoi ces gens vivent au milieu
de cet environnement plutôt inhospitalier.
Donc à part garder en cage des espèces quasiment éteintes telles que ce pélican à bec tacheté...
Ou d’élever des cochons sauvages...
Ils me montrent aussi... humm.. je vous dis rien, je vous laisse la surprise de découvrir
cela dans la vidéo.
En résumé, une excellente journée à
Nam Can et je réalise la chance que j'ai eu de tomber sur M. Lee.
Trajet retour en Vaporetto pour Ca Mau qui sera l'occasion de constater que beaucoup profite de cet environnement pour pécher.
ou pas... |
Le lendemain, j'opte pour la visite de
la forêt U-minh. La plus grande étendue de mangrove au monde après
l'Amazonie s'il vous plaît.
Encore des mangroves donc mais à
l'aspect différent de celles de Nam Can.
1 minute de vidéo pour vous faire une
idée.
Ces mangroves ont été utilisées
pendant la guerre du Vietnam. Son surnom à l'époque était « la
forêt obscure ». Des bateaux américains y circulaient alors
et l'armée vietnamienne a posé des mines un peu partout. Les
américains ont répondu chimiquement ce qui a détruit l'éco-système
de la mangrove.
Trop bien la guerre...
Il n'empêche, il y a encore des mines
non-explosées dans la mangrove donc faut pas trop jouer les
explorateurs.
Quelques instantanés sur le chemin du retour à Ca Mau:
En conclusion : Si vous recherchez
une destination en dehors des sentiers battus dans le sud, Ca Mau est fait pour vous. A mon avis, il y a beaucoup à explorer dans la région. Mais s'armer d'un bon guide de conversation! A condition de tomber sur des anges gardiens...
Infos pratiques :
- Hotel Saigon : M&M hotel : très bien placé. 350 000 d. ou 500 000 d. selon que vous vouliez une petite ou grande chambre (lit pour 2 personnes dans les 2 cas). Proche des restos d'expat. Wifi/eau chaude/Petit dej inclus.
- Bus Saigon-Ca Mau (très fréquents) : 8h de trajet. 205 000 d.
- Hotel Ca Mau : Hai Chau Hotel – chambre simple très correcte pour 280 000 d. wifi/eau chaude/petit dej inclus.
- Vaporetto pour Nam Can : 35 000 l'aller.
- Tour dans la mangrove (2 heures en tout) : 250 000 d.
- Xe om aller-retour pour U-Minh : 200 000 d.
- Entrée parc national U Minh : 20 000 d.
- Tour U Minh : Le gars me demandait 200 000 d. mais j'estimais que le tour était trop rapide (à peine 30 min) donc je ne lui ai laissé que 150 000 d. Comparé au tour à Nam Can, c'était déjà bien payé.
Ah et précision. Bien que tout le
monde ait Facebook au Vietnam, de nombreux hotels ou restaurants vous
refuseront l'accès au réseau sur votre PC. 2 solutions : si
vous avez un téléphone, essayez avec, en général ça marche.
Sinon, tapez m.facebook.com ou alors
o.facebook.com.
Allez, pour illustrer cet article, rien de mieux que le titre de cette chanson pour rendre hommage à mes anges gardiens du Vietnam.
Merci de me lire (et de me laisser des commentaires..)
4 commentaires:
Comme quoi, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.
Merci pour ce premier post sur le Vietnam qui donne envie d'y aller faire un tour. Moi j'aime beaucoup la sérénité presque angoissante des
mangroves.
Continue à nous faire voyager. C'est toujours un plaisir.
Pierre
C'est dingue comme finalement un voyage tient aux personnes que l'on rencontre.
Qu'aurait été cette première expérience au Vietnam si tu n'étais pas tombée sur tes anges gardiens?
Vite, un nouveau post sur le Vietnam!
Camille
je ne sais pas si tu me liras... bien sur dès les premières images de mangroves je pense à ces jeunes GI débarqués de leur middle west et les souffrances dans cette nature inconnue et hostile, combien ont du pleurer dans le creux de leur bras.
Et oui tout tient à un fil et tes rencontres on changé ton regard sur ce pays.
il est beau ton chapeau viet!
1000 baisers
Oui les Vietnamiens sont très sympas, surtout en dehors des zones touristiques !
Je travaille à Saigon pour deux mois et j'aime bien cette ville !
J'habite dans le D1 à l'écart du quartier des touristes et c'est très bien, très propre et développé, beaucoup plus que Hanoi (ouf..)
baptisteauvietnam.wordpress.com
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