Dis, quand reviendras tu? Ha Giang - 07.05.14

Oui, je sais, je suis très en retard dans l'écriture de ce nouveau post. Suite à des événements que je vous relaterai dans l'article qui viendra.

En attendant, je m'auto-punis, je m'auto-insulte et m'auto-frappe.

M'auto, moto ? Ah-ah le raccourci est digne d'une blague de collégien. J'ai honte mais j'assume car le lien est désormais tout trouvé pour vous présenter ma nouvelle étape : Un tour en moto dans le Ha Giang.

Car je suis toujours bloquée à Hanoi dans l'attente de mon nouveau passeport. Il pleut sans discontinuer et j'en ai marre. Autant bouger. Et tout le monde me vante la région du ha Giang (prononcez Ha ziang) dans le nord du Vietnam ; alternative à Sapa qui me tente beaucoup moins vu le nombre de touristes qui y transite chaque année.

La région du Ha Giang est peuplée d'ethnies très différentes et j'y vois là le point d'orgue de ma découverte du Vietnam.

Un trajet en bus de 9h depuis Hanoi me conduit à la ville de Ha Giang. Sans intérêt. Cette ville est particulièrement laide. Je me pose dans un hôtel pourri et attend le guide que j'ai contacté : un certain Johnny qui doit me conduire et guider dans cette région au guidon de sa moto.

Ce « guide » arrive enfin. Grosse déception. J'ai un très mauvais feeling avec lui. Il n'est pas souriant, ne comprend pas que je lui demande d'aller dans des endroits reculés, et me demande en plus un prix exorbitant pour mes petits moyens : 50$ par jour, sans compter les frais d’hébergement et de nourriture que je dois lui payer en plus.

Je ne suis pas là pour dire si c'est peu cher payé ou trop cher payé pour son travail (je rappelle que le salaire moyen est de 100$ au Vietnam par mois) mais en tout cas ça entame pas mal mon budget. Je n'ai jamais payé aussi cher un guide en tout cas. Finalement il me baisse à contrecœur à 40$.

Mais outre le fait qu'il est hors budget, je ne le sens pas du tout mon guide.

Et quand il part, je me mets à en chercher un autre. Et je n'en trouve pas ! Quand je contacte un énième hôtel à la recherche d'un nouveau guide. J'ai une lueur d'espoir : il en connaît un qui parle anglais et me dit que le guide va me rappeler dans 5 minutes. Et 5 minutes plus tard, j'ai un effet un appel.. du dit-Johnny. Heureusement que j'ai reconnu son numéro et que je n'ai pas décroché. L'angoisse !

Conclusion : si je veux un guide et visiter la région du ha giang, je dois me coltiner Johnny le pas-souriant.

J'apprendrais plus tard la raison pour laquelle il n'existe que lui dans le coin : il est très pote avec la mafia et n’hésite pas à recourir à celle-ci si jamais un autre guide s'amuserait à proposer ses services dans la même région et à casser son monopole : il peut donc bien imposer ses prix le Johnny. C'est ça ou rien.

Mais comme je suis là, et bien allons-y. Et je ne veux pas rester dans cette ville de Ha Giang peu accueillante.

Le temps n'est pas terrible mais au moins il ne pleut pas. Et c’est donc derrière mon « guide » que je commence cette 1ere journée pour un trajet ha Giang- Yen Minh.

Je m'attendais à une route difficilement praticable; je suis surprise, elle est en relativement bon état.

Mon « guide » ne s'arrête pas dans les villages malgré ma demande expresse de la veille. Je le lui dis. Il s'arrête alors dans un village, se gare et me dit « ben vas-y maintenant ». Euhhhh, tu ne veux pas m'accompagner ?? C'est quand même mieux pour communiquer avec les gens ?

Réponse : « non, je reste près de la moto, on ne sait jamais avec ces gens et puis de toute façon je parle pas leur langue.. »

J'en reste coi. Et il se dit guide Johnny le pas-souriant ??? Un guide est celui qui, curieux et animé par son envie de partage, fait découvrir à autrui sa culture, ses connaissances.. J'ai toujours eu des guides de ce genre-là. Mauvaise pioche pour le Ha Giang. Johnny n'est donc pas un guide, c'est un chauffeur.

Je suis extrêmement déçue et je finis par le prendre en grippe pour de bon. Et je pense que c'est réciproque.

De toute façon il n'est content que lorsqu'il a sa dose d’alcool ou bien quand il parle d'argent. Tout à fait mon genre!

J'avais prévu 5 jours, finalement je n'en ferai que 3.

3 jours pendant lesquels j'ai pu admirer la beauté des paysages de cette région. Rizières en terrasse, forêt karstique, plaine et collines aux formes sensuelles.. C'est superbe. Et je n'ose imaginer ce que cette région peut apporter au voyageur qui a la chance d'y aller quand il fait beau et que la lumière inonde ce décor si inspirant.

Mais outre la nature, c'est aussi la rencontre avec les ethnies qui fait de ce voyage dans la région un moment fort.

Bon, c'est sur qu'avec un guide c'est mieux mais cependant j'ai quand même réussi à apercevoir la richesse de ces différentes communautés qui co-habitent dans une harmonie qui donnerait des leçons à beaucoup.

Partout, des « hello ».

Non, l’étranger n'est pas celui dont on a peur, c'est celui qu'on accueille. A qui on ouvre sa porte, à qui on propose immédiatement un verre, du riz ou autre. A qui on offre son plus beau sourire. A défaut d'autre communication possible.

J'ai déjà visité quelques ethnies au cours de mes différent voyages et je suis toujours aussi touchée de les découvrir. Des conditions sommaires, oui. Des vies à travailler, oui. Des enfants sales qui manient la machette dès 3 ans, oui.

Mais pourquoi ils sourient tous alors ??

Je crois avoir compris ; parce qu'ils sont ensemble. Parce qu'ils peuvent compter les uns sur les autres, parce qu'ils ont du respect pour autrui, parce que l'esprit de communauté l'emporte sur des envies égoïstes.

Et je ne peux m’empêcher de penser : profitez. C'est vous qui avez raison. Cette société est celle qu'on a perdu.

Alors moi géante aux pays des minorités, je suis heureuse.

Même mon Johnny le pas souriant n'arrivera pas à me gâcher mon expérience dans le Ha Giang.

J'essaie d'apprivoiser ces enfants, ces magnifiques enfants qui pour la plupart ont peur de moi. 

La vidéo de 4 minutes:

Mais il est aussi vrai que j'adorerais y retourner dans d'autres conditions : un vrai guide pour commencer, quelques nuits à dormir dans les villages et à un moment de l'année plus propice.

Et là, le Ha giang peut m'offrir tout ce dont je rêve.

Il y a peu d'endroits que j'ai envie de revisiter. Pourtant j'en ai parcouru des destinations. J'en ai aimé tellement. Mais y revenir risquerait d'entacher le souvenir parfait que j'en ai.

Il y a des destinations que je n'ai pas aimé. Et ma liberté m'a permis d'en fuir dès que possible.

C'est pour cela que le Ha Giang a un goût particulier. C'est la première fois que j'ai aimé un endroit mais avec l'envie furieuse d'y revenir un jour.

Alors qui sait ? Un jour..

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Infos pratiques:

- Bus Hanoi - Ha giang: plusieurs bus par jour. Comptez 9 h de trajet. 250 000 d.

- Hotel Ha Giang: Huy han Hotel: lit très dur. wifi. Je pense qu'il y a mieux dans cette ville. 200 000d la chambre.

- Trajet Ha Giang - Yen Minh - Meo Vac - Dong Van.

- Si vous pouvez être à Dong Van le dimanche, il y a un super marché où toutes les ethnies se retrouvent. Un beau moment où vous ne croiserez aucun touriste ou presque.

- Hotel Meo Vac: Nha nghui nho qué. chambre rustique mais propre. Literie dure mais douche chaude et wifi. 250 000d la chambre.

- Hotel Dong Van : Pareil. Pas terrible. en face il y a un hôtel neuf qui allait ouvrir dans les jours suivants qui semble bien mieux. chambre à 250 000d. L'accueil ne parle pas anglais. wifi et eau chaude.

Attention pour le Ha Giang il faut un permis mais qui est très facile à faire. S'adresser à l’hôtel qui vous le délivrera. Je l'ai fait à Meo Vac. Prix: 300 000 d par personne.

Et enfin si vous voulez les coordonnées de mon "guide".. : 

Johnny Nam Tran

page web: rockyplateau.com

tel: (+84) 917 797 269

Il faut aussi passer par lui pour la location de moto. Apparemment elles sont de bonne qualité. Donc si vous êtes à l'aise en 2 roues, je vous conseille de visiter la région seul en moto même si pour communiquer avec les habitants, la frustration sera au rendez-vous mais cela n'empêche pas les belles rencontres..

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Merci de me lire et pardon pour mon retard.