samedi 7 avril 2012

On the road again! - Vieng Phukha - 08.04.12

Ce n'est pas juriste/ responsable de communication/ commercial que j'aurais dû faire, c'est ethnologue !

Il suffit que je parte à la découverte de nouveaux villages pour afficher un large sourire et oublier tous mes petits bobos.

J'arrive donc au Laos par le Nord. Une traversée de 5 minutes sur le Mékong et me voici à Huay Xai, petite ville frontalière qui n'offre aucun intérêt et où j’échoue pour la nuit.


Mon hôtel n'a pas de fenêtre, que des moustiquaires. Pas grave je pense... Et parfois je pense mal.

À l'heure de m'effondrer dans le lit, les rideaux valsent, des rafales de vent entrent dans la chambre. Je jette un œil dehors. Tout le monde rentre précipitamment, les objets se brisent sous la violence de ce vent soudain. Késako ???
Pas le temps de réagir que le tonnerre éclate, les éclairs fusent et la pluie battante se met à tomber. L’électricité perd très vite la bataille. Super..

Me voici donc dans une chambre sans fenêtre en plein orage, avec tous les bruits angoissants que l'on peut y associer. La pluie et le vent ont décidé de faire la nouba dans ma chambre. Et ils sont plutôt turbulents les deux..
Je me demande comment je fais pour m'endormir. J'ai au moins appris une chose essentielle : Les fenêtres des hôtels DOIVENT avoir des vitres !

Bref, le Laos m'accueille avec un temps capricieux et une chaleur étouffante. Impossible de se mettre au soleil sans perler dans les 15 secondes.

Je m’évade vite fait de Huay Xai pour Vieng Phukha, petit village à 4 heures de bus. Bus qui calera régulièrement dans les montées. Solution : tout le monde descend, attends de voir si le chauffeur peut redémarrer dans la côte et remonte une fois la mission accomplie. Faut pas être pressé en Asie..

Vieng Phukha n'est pas touristique mais réputé pour ses villages alentours : La destination parfaite pour moi.

Je ne peux pas vraiment marcher donc je resserve un trek de deux jours mais en moto derrière mon guide.

Et quand on part le lendemain, je suis intensément heureuse. Me revoilà enfin sur la route, à découvrir un nouveau pays, une nouvelle culture, prête à faire de belles rencontres avec les laotiens. Le sourire béat ne me quittera pas.

Nous nous arrêtons dans quelques villages, et notamment dans les écoles.

Et je m’aperçois à quel point les enfants de ce pays sont beaux ! Et pourtant, ils sont crasseux, la morve au nez, souvent malades. Leurs habits (quand ils en ont) sont souvent très très sales, déchirés ou mal rapiécés.
D'ailleurs ma venue sera l'occasion pour la maîtresse de leur faire passer une petite leçon d'hygiène : il faut vous brosser les dents et vous laver la figure tous les matins au cas où un « falang » (touriste) vient vous photographier! Si ma visite peut servir à ça.

En tout cas, ils sont pas farouches les petits laotiens et une fois leur étonnement passé, c'est grands éclats de rire grâce à cet instrument magique qu'est l’appareil photo.

 




La journée se poursuit avec la visite de plusieurs villages des montagnes : Lahu, Akha, Hmong. Autant de tribus fascinantes.
Même si le brûlis est utilisé, les forêts sont beaucoup plus belles, denses, luxuriantes qu'en Thaïlande ou en Birmanie.

Et au milieu.. des villages sortis de nulle part.









Les habitants sont très accueillants. Et parfois un peu défoncés. Tous ont une pipe à eau en bambou chez eux et la boisson locale, le lao-lao à base d'alcool de riz coule abondamment (heureusement, j'ai l'excuse des médocs pour me défiler honteusement..).


Dans un des villages Lahu, une jeune fille demande à ce que je la prenne en photo en habit traditionnel.




Et dans un village Haka, c'est une dame sans âge, les seins à l'air, qui se prête au jeu de la séance photo.



Mais partout, les enfants, apeurés, joueurs ou curieux, sont simplement magnifiques.












Pour la nuit, on s'installe dans la maison du chef d'un village Hmong. Comme d'hab, une latte par terre mais par considération pour mon genou, ils me rajoutent une grosse couverture qui fera office de matelas.

En revanche, pour la première fois depuis 5 mois, j'ai cuisiné !! Je ne vous raconte pas l'extase ! Rien de folichon, pommes de terre et carottes dans de l'huile. Et pourtant..

J'ai retrouvé le goût des pommes de terre que nous préparait notre grand mère. J'ai compris que le petit goût en plus qui fait tout, c'est la cuisine au feu de bois ! Voilà, c’était ma petite madeleine de Proust au Laos qui me rappelle le Tarn et Garonne. Les connexions sont parfois étonnantes.



Il y a 33 familles dans ce village, 2 petits échoppes qui rassemblent enfants et grands après la dure journée dans les champs.



Car ici, les enfants participent aux travaux des champs. Tout garçon ou fille de plus de 6 ans se balade avec une machette. Et croyez moi, vu que j'ai utilisé l'une d'elle en guise d'epluche-légume, c'est plus qu'aiguisé ces outils là..







Quand, trop sales, on envoie les enfants se laver au puits, c'est encore l'occasion pour eux de jouer, insouciants.






Tant de simplicité me désarme. Quand on voit des gamins jouer avec des élastiques et deux tongs, quand on les entend rire aux éclats pour quelques éclaboussures à l'heure du bain, quand jamais ils ne rechignent ou ne se plaignent, difficile de ne pas comparer avec nos petits occidentaux. Certes bien propres sur eux mais alors, tellement insupportables.

Dans le village où je suis restée, on s’éclaire encore à la bougie et à la lampe torche. Cette situation va changer d'ici 2 mois quand les travaux pour l’électricité seront terminés.
Alors, oui, ce sera une grande amélioration pour eux.
Et puis, cela amènera la télévision.. les rêves et les illusions d'une autre vie, l'espoir d'une existence meilleure à la ville.

Et puis peut-être qu'après, on achètera un ordinateur, puis internet, puis les jeux vidéos..

Et il oubliera les jeux d’élastiques avec les tongs. Et il oubliera les rires avec les voisins la nuit tombée quand seule la pleine lune les accompagne dans leurs délires de gamins.

Il préfère jouer à la guerre avec des amis invisibles à travers un écran.

La question est : Le progrès mène t'il à une évolution ?

(Je soumets la question au prochain bac philo).

Tout ça pour dire que la simplicité a du bon. Et nous, on en est bien loin de la simplicité. Malheureusement.




En attendant, j'aime le Laos, je m'y sens bien.
En voyant mes blessures de guerre, le chaman a insisté pour organiser une cérémonie du Baci, sensée rappeler les esprits qui se sont éloignés de mon corps.
J'ai de nouveau pleins de bouts de ficelle blanche autour des poignets.

Alors, je ne sais pas si les esprits sont revenus mais moi en tout cas, je suis heureuse d'être « on the road again.. ».



Merci de lire une ressuscitée.

6 commentaires:

steph a dit…

COUCOU
nous allons penser à toi en mangeant des chocolats aujourd'hui.
ces enfants sont magnifiques il n'y a pas un petit orphelin que tu pourrais adopter??? qui aurait besoin d'une jolie petite maman
j'avais hate de découvrir le laos avec toi car je pense que c'est magnifique aussi.
ça semble surréaliste ces villages ce décor on a l'impression que c'est un autre monde, mais j'ai un peu de peine quand même de les voir travailler aussi jeune d'un coté tu vas me dire c'est leur tradition leur mode de vie.
et puis pour finir les pommes de terre qui te font penser à ta grand -mère, des fois c'est vrai qu'un petit truc, une odeur vont te faire remonter des souvenirs et puis si tu y crois peut être qu'elle t'accompagne dans ton voyage.
nous t'embrassons bien fort et comme d'hab on pense tout les jours à toi je t'embrasse bien fort et soigne toi bien

Anonyme a dit…

Oui ils sont beaux et simples. quant à la femme sans âge, crois moi elle n'est pas plus vieille que toi, mais la vie est dure et sans doute la durée de vie y est courte.
C'est bon de te lire ,signe de la fin de tes bobos .
profite bien de tout.
Mille baisers.
Mam

Anonyme a dit…

Ce que j'aime tes blogs ma Choute!!
Te revoilà plongée dans ton voyage à 100%!! Adieu douleurs et bobos!!
Gros gros bisous
Xav

Mimi bulle a dit…

C'est pas un c'est 10 gamins que j'ai envie d'adopter ici...
Ils sont tout simplement superbes et tellement expressifs.

J'aime le Laos et j'aime vos commentaires.

Merci!

Ecosoler a dit…

apprends leurs à jouer à la marelle, ça te fera une séance de rééducation pour ton genou tout neuf !!

Bises et bravo pour ton humour !
hermano

Anonyme a dit…

Hola juste un petit com en passant avant de lire ton dernier post ! J'adoore ces belles bouilles d'enfants trop mignons qui ont l'air d'être très joyeux malgrè leur pauvreté... une belle leçon de vie !
A tout'
@ude !