Quand je demande à Jeevan d'où
viennent les Rana Tharu, elle me répond un brin revendicative : »je
ne sais pas d'où on vient mais je sais qu'on est là ! »
On lui a immédiatement proposé un mariage arrangé avec un autre Rana, un homme qu'elle avait vu 2 fois dans sa vie. Elle n'avait pas son mot à dire alors elle a dit oui, à une condition seulement ; qu'elle puisse revenir à Katmandou après son mariage pour finir ses études.
Cette ethnie, j'ai vraiment envie de la découvrir et Jeevan me propose de m'emmener dans son village et de m'y laisser pour que je puisse vivre pleinement avec les Rana.
Même si on a du mal à communiquer, on
utilisera mille moyens pour se faire comprendre, et rire ensemble.
La vie est simple ici. Je sais qu'elle
doit être compliquée aussi.
Si j'ose une comparaison avec notre situation, on a pas oublié quelque chose sur le chemin de la modernité ?
Jeevan milite pour l'ethnie des Rana
Tharu dont elle est issue.
À 18 ans, alors qu'elle faisait ses
études à Katmandou, son oncle a imposé la règle selon laquelle il
fallait que toutes les filles de la famille devait se marier à cet
age-là. Dont acte.
On lui a immédiatement proposé un mariage arrangé avec un autre Rana, un homme qu'elle avait vu 2 fois dans sa vie. Elle n'avait pas son mot à dire alors elle a dit oui, à une condition seulement ; qu'elle puisse revenir à Katmandou après son mariage pour finir ses études.
Elle s'est donc mariée dans son
village, a passé 4 nuits avec son mari et est repartie finir ses
études à Katmandou.
Aujourd'hui Jeevan est professeur dans
un lycée, gagne 150 euros par mois. Le salaire moyen au Népal est
de 60 euros.
Elle est une des rares de son ethnie à
avoir fait des études, son mari a une belle situation, ils ont une
grande maison en ville : sa vie est bien différente des femmes
de son village.
Je suis honorée de rencontrer cette
femme indépendante, intelligente, accueillante.
Dans la codification officielle des
castes au Népal, ils ont été relégué au dernier rang, juste au
dessus des intouchables.
Les Rana Tharu ont été longuement
considérés comme des esclaves. Leurs terrains leur ont été spoliés
et ont du racheter à prix d'or leur propriété s'endettant sur
plusieurs générations.Cette ethnie, j'ai vraiment envie de la découvrir et Jeevan me propose de m'emmener dans son village et de m'y laisser pour que je puisse vivre pleinement avec les Rana.
Je signe tout de suite. J'y resterai
seule deux jours.
Je loge chez la cousine de Jeevan et
son mari, la belle-mère, le beau-père, les enfants, la grand-mère,
la sœur.. etc.. une grande maisonnée.
Les maisons traditionnelles sont faites
de bambou et de glaise.
Deux nanas du village me prennent sous
leurs ailes et me feront faire le tour du village à la rencontre des
femmes Rana Tharu. Nombreuses d'entre elles portent encore l'habit
traditionnel.
Un arc-en-ciel de couleurs, une
explosion de pompons, un patchwork de tissus.
Je les trouve magnifiques et je me
régale à les prendre en photo d'autant qu'elles se prêtent au jeu
très facilement.
Beaucoup sont tatouées sur le bras
gauche. Si les Dieux auxquels elles croient (je n'ai pas très bien
compris leur religion, entre hindouiste et animiste) ne les voient
pas tatouées, ce sont des gros problèmes en prévision !
Et pourtant, des sourires continuels.
Pas seulement avec moi. Entre eux, tout le temps en train de se
marrer.
Si j'ose une comparaison avec notre situation, on a pas oublié quelque chose sur le chemin de la modernité ?
Je n'oublie pas les enfants. Regards magnifiques.
Chez les Rana Tharu, les femmes pêchent encore de manière traditionnelle. C'est assez étonnant mais je n'aurais malheureusement pas l'occasion de les voir pratiquer.
Peut-être reviendrais-je un jour?
Je suis rentrée dans leur vie 2 jours, et je sais que j'y suis invitée à jamais.
Merci de me lire, et maintenant de me
visionner.
10 commentaires:
Je n'ai qu'un mot: Superbe!!
Et la vidéo est un vrai plus.
Bravo!
Cris
Merci de nous faire partager ça
C'est une découverte étonnante! Je ne connaissais pas du tout cette tribu.
Pour une première vidéo, je la trouve reussie. Elle nous permet de vivre encore plus près de toi ton voyage.
Merci!
Greg
Bien sûr nous avons laissé tellement de choses sur le chemin de la modernité qui nous à couté notre l'humanité qui était en chacun de nous, mais j'espère qu'elle est seulement enfouie quelque part au fond de chacun prête à resurgir.
Et ce temps qui s'écoule comme l'eau d'un robinet mal jointé alors qu'ici il coule comme un torrent...
superbe post.
1000 bisers
merci de passer le bonjour a jeevan et jano , daddy et toutes les femmes rana tharu si tu y es encore, de la part de FANNY!
ce sont de grandes amies, depuis plusieurs années....
merci pour ton post, très agréable.
bravo ma tante chérie tu es trop marrante dans la tenue traditionnelle!! papa a bien rigolé
bisous
tres sympa ta vidéo ... en mode moements de vie partagés.
Fanny, je ne suis plus à Dhangadhi mais Jeevan m'a beaucoup parlé de toi, j'ai même vu une photo de toi et de ta petite famille!
Merci pour ton commentaire.
Merci pour cette belle découverte.
Je dévore ton blog.
Patrice qui t'a découvert grâce à VF.
Coucou ! J'ai adoré cet article, je projette d'aller au Népal avec une amie et je voulais te demander comment tu as fais pour rencontrer cet ethnie ? Car j'aimerais faire de même.
Merci =)
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