mercredi 9 mai 2012

Tout est bon dans l'cochon - Batad - 09.05.12

S'il n'y avait pas des allemands jouant aux cartes en gueulant à coté de moi, ce moment serait parfait..
 
J'écris ce post exactement d'ici :



Je suis au restaurant de ma GH dans un petit village de 1000 habitants au Nord de l'île de Luzon : Batad, un village niché au cœur de rizières deux fois millénaires. Respect.

On accède à ce village sans route après 45 minutes de marche dans la forêt dense, sur un chemin... romantique !


Mais ardu. Quand je pense qu'il faut faire tout ce chemin pour remonter la colline avant de prendre une nouvelle jeepney pendant une heure avant le bourg suivant.. Pas évident de vivre ici.




Et le spectacle qu'offre Batad quand on l'atteint est à couper le souffle.






Bien que l’électricité soit établie dans le village depuis 2005, elle ne fonctionnera pas durant les 3 jours de mon séjour ici. Pas d'ordi, encore moins d'internet, mon téléphone ne passe pas : je suis coupée du monde, ne sait même pas encore qui est notre nouveau président mais je m'en fous pas mal devant ce paysage.


Mon étroite chambre, plus petite qu'une cellule, où je loge pour moins de 4 euros est étonnante. Peluches, diplômes, albums photos et trophées sportifs : j'ai l'impression d'occuper une chambre d'adolescent. Cela crée un univers familial qui fait que je m'y sens bien.

Et l'ambiance à la bougie le soir instaure tout de suite un charme désuet. Je suis hors temps.



Je me baladerai avec un guide à travers les rizières. Je suis obligée d'être concentrée pour ne pas me casser une jambe en glissant, surtout qu'il a plu pendant mon séjour. Et j'envie les gamins qui à peine sachant marcher, courent d'une rizière à une autre aussi aisément que je coure entre Zara et Mango un jour de soldes (comparaison profondément pathétique et superficielle mais que j'assume malgré tout...).




Mais d'où me vient cette pose si naturelle.. pouces dans les poches (!!!??!!)

Nous marchons donc à travers ces rizières magnifiques et c'est à ce moment là que je L'entends. Un Cri déchire le silence verdoyant. Violence, désespoir, tout est là, dans ce cri.

Je suis obligée de mettre mes mains sur les oreilles pour étouffer ce son qui n'en finit plus. Long, très long, trop long.


Ça y est, maintenant, je mesure pleinement l'expression « On dirait qu'on égorge un cochon »... Et c'est bien degueu.

Mon guide m'explique alors qu'ils égorgent la bête en l'honneur du prochain mariage de la fille de la famille. Le futur mari se doit d'offrir à la famille de sa bien-aimée autant de cochons qu'elle le mérite et autant qu'il le peut.

En gros, plus la fille est convoitée, plus le prétendant offre.. de cochons.

Franchement pas glamour. Le mec qui veut m'épouser et qui me dit que je vaux 5 ou 6 cochons, même si c'est Clooney, il peut remballer sa marchandise..


Mais je vois surtout l'occasion pour moi d'aller voir de plus près la scène de crime. Quand nous arrivons, la bête est déjà sur le bûcher pour lui enlever tous ces poils.




J’éviterai le délicieux moment du vidage même si je verrais plus tard pendouiller les restes comme un vulgaire linge qu'on ferait sécher au soleil.


Je suis bien évidemment accueillie à bras ouverts par tous les gens présents. Ils sont tous très accueillants mais cependant moins chaleureux qu'au Laos. Il faut dire que Batad reste une destination prisée des touristes. Ils connaissent.

J'ai cependant passé de bons moments avec eux et suis même invitée au festin.


Une autre dame me dit que cette dame agée, elle portait les rizières sur son visage. J'ai aimé.


Et pour la première fois, je mangerai dans du bambou.


Bon, ce repas n'a pas été le meilleur de ma vie et il y avait plus de graisse dans le morceau de porc que de viande mais j'ai partagé un bout de vie avec eux et cela me rend heureuse. Il n'y a pas à dire, c'est quand je vis ces moments avec les locaux que je me sens vraiment en « Voyage ».


Un autre moment agréable a été celui où cette femme qui profite de sa pause déjeuner au milieu des rizières m'a massé la nuque pendant une demi-heure. Tout ça parce que j'ai fait mention de l'affreux mal de dos qui me poursuit depuis le bus de nuit depuis Manille. Être massée au bout milieu de rizières par une dame qui ne demandait rien d'autre que ma reconnaissance.. : encore un moment extra-ordinaire.


Pour le reste, je vous laisse avec mes photos de Batad.


Maison traditionnelle ifugao



Mais la 8ème merveille du monde quand on fait référence aux rizières de la région ne se limite pas à Batad et les alentours de Banaue nous régale aussi de montagnes sculptées par la main de l'homme.




Voilà, si vous aimez le vert, on peut dire que je vous ai régalé!!
Je reviens à Manille après ces quelques jours de deconnection totale.

Pour éviter le maudit bus de nuit, je passerai ma journée dans les transports de Banaue jusqu'à la capitale.

2 jeepneys plus un bus, c'est la punition que je m'infligerai pour rentrer à Manille. Avantage : aucun touriste. Inconvénient : je perds une journée.


Enfin, j'aurai vécu une drôle d’expérience. La Jeepney tombe en panne et après quelques dizaines de minutes à attendre au bord de la route, une nouvelle jeepney vient nous récupérer. Je ne suis pas assez rapide à la détente et toutes les places sont prises d'assaut à l'intérieur.

Seule solution qu'on m'indique : Faire le trajet d'une heure.. sur le toit !

C'est donc ce que je ferai. Mes fesses n'ont pas apprécié mais la vue à 360 degrés est évidemment imprenable pour peu qu'on évite les branchages et autres fils électriques qui traversent dangereusement la route.

Pas rassurée quand même.. :)
Me voici donc à Manille à nouveau. Je n'ai AUCUNE idée d'où je vais dans les prochains jours. J'avais prévu l'île de Boracay mais apparemment, c'est un mix entre Saint Tropez et Ibiza pour Philippins fortunés et je me demande bien ce que je vais faire là-bas.

Donc, je cogite. Tout en mangeant du cochon...

Merci à la chanteuse Juliette qui ne pouvait mieux illustrer mon post avec cette chanson..



Merci de lire une déconnectée.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Coucou !
Et bien alors là ... tu m'a doublement surprise ! 1 je pensais que ton post allais parlé de plongé moi ... et puis 2 j'ai lu et vu tes photos avec grande attention et pas de poissons .. mais du cochon ! Mais je vois que ça valait vraiment le coup c'est encore une fois superbe !
Et finalement ces gens sans électricité , sans téléphone, sans internet et sans Facebook.. ne sont ils pas mus heureux ? Par contre je constate que même aux endrois les plus reculé le Géant Coca à réussis à s'implanter ... dingue ..
Gros bisous à bientôt (Mon père rentre à la maison aujourd'hui !!! ouf)
@ude

Anonyme a dit…

Ahhh que c'est beau dis donc!! Je crois bien que je vais inclure cette destination dans mon prochain périple. :)

Profite à fond!

Cédric

Anonyme a dit…

Bah oui, elle a raison Aude, elles sont où les tortues dans les rizières? Ceci dit, c'est effectivement ultra beau. T'es vraiment pas cool de pas nous proposer de venir... Egoïste!! Miss u poulette...
JC.

CyaN a dit…

"Porter les rizières sur son visage" est une bien belle façon de dépeindre la manière dont le temps impose sa marque, sur ces gens qui entretiennent un étroit rapport avec les-dites rizières.

PS. La pose n'est pas bien naturelle, certes, mais le modèle étant exquis on lui pardonnera.

Unknown a dit…

Ma Choupinette!

quelles magnifiques photos!!! ça fait du bien de voir tout ce vert à perte de vue...
sinon je suis inquiète pour tes pieds car je ne suis pas certaine que tes converses tiennent le coup! ;-))
you are beautiful!!!
plein de gros câlins!

Anonyme a dit…

très beau...
:-)

Anonyme a dit…

Nous avons lu ton blogue en cappadocien avec les potes. Tu nous a fait rire et baver d'envie. Tout va bien istanbul tirs super. Nous t'embrassons tous! Mam.

Marion a dit…

Bon ben encore une fois je vois qu'on est dans les mêmes considérations philosophiques sur le voyage (et les rencontres donc).

Tout ce vert, waouh, ça claque, j'adore ! Un jour il faudra que j'aille là-bas :o)